Promotion de la coopération et de la Paix, approche multi-niveaux

- Assurer le développement de la thématique « Eau et Paix » en tant que nœud de l’observatoire mondial de l’eau et la paix dans la région Afrique ;
- Développer des approches centrées sur la promotion de l’hydro-diplomatie et de la concertation pour soutenir la prévention et la résolution des conflits liés à l’Eau ;
- Mettre en place un dispositif international de monitoring des recommandations du Forum Mondial de l’Eau « Dakar 2022 ».
Cet axe porte sur la mobilisation des acteurs stratégiques pour la promotion et la mise en œuvre effective de l’hydro-diplomatie et des normes émergentes de gouvernance des ressources en eau partagées. Dans le cadre de cet axe (qui est lié à l’OS-2), le PED aidera à la mise en place et l’appui à des réseaux et des plateformes qui évoluent dans le domaine de la gouvernance de l’eau au niveau national, mais aussi, et surtout à des niveaux multi-acteurs et multi-pays. Au niveau national, le PED va œuvrer au renforcement des partenariats entre les principales institutions engagées dans le domaine de l’eau – le secteur de l’eau à proprement parler mais aussi les secteurs usagers de l’eau et/ou affectés par la dégradation de la ressource. Le Partenariat national de l’eau (PNES) ainsi que la Cellule Nationale OMVS-OMVG seront des partenaires clés dans le cadre de ces efforts. La perspective de mise en place d’un centre de ressources sur l’eau et des centres de formation sur les métiers de l’eau donnera des opportunités additionnelles pour diversifier et renforcer le réseautage sur la gouvernance concertée des ressources en eau au Sénégal.
Au niveau sous-régional (espace OMVGS et CEDEAO) et au niveau Africain, le PED les acteurs clés — comme les OBT (OMVG, OMVS, ABN, ABV, ABM, CBLT, etc.), les CER (CEDEAO, UEMOA, CILSS), les partenaires régionaux (GWP/AO, UICN/PACO, etc.) ainsi que pour poursuivre et approfondir les échanges en vue d’une réponse ouest-africaine plus efficace aux défis de gouvernance concertée, solidaire et pacifique des eaux partagées. Les échanges et dialogues entre parties prenantes à l’échelle sous-régionale, régionale et panafricaine peuvent porter sur les dispositions des textes juridiques et conventionnels dont l’opérationnalisation peuvent faire avancer l’agenda de coopération pacifique autour des eaux partagées. Il s’agit des conventions et traités fondateurs des OBT et des CER, textes complémentaires adoptés à l’échelle des bassins ou les CER (chartes ou protocoles de l’eau), ainsi que des directives relatives à l’eau et aux bassins.
Au niveau global, deux domaines d’interventions sont privilégiés :
a. Le PED, en tant que nœud de l’Observatoire pour l’Eau et la Paix, sera en réseau avec les autres nœuds pour rendre compte des progrès dans la promotion de l’hydro-diplomatie et la coopération autour des ressources en eau et pour assurer que l’Afrique de l’Ouest reste informée des progrès dans les autres régions du monde. Le GWH est le partenaire stratégique du PED dans son rôle de nœud pour l’Observatoire Eau et Paix et le connecteur entre le PED et les nœuds des autres régions du monde.
b. Promotion et mise en œuvre des conventions sur l’eau et autres normes internationales de même que les efforts relatifs aux ODD – en particulier l’ODD relatif à l’eau, à la coopération et à la paix. En ce qui concerne les normes internationales, et en particulier les conventions sur l’eau – la Convention de Helsinki sur l’eau et la Convention de New York sur les cours d’eau — les partenaires stratégiques potentiels du PED sont, outre le GWH, des entités telles que l’UNECE et dans une moindre mesure WWF (qui s’active à la promotion de la ratification de la Convention de New York). Comme le montre le tableau ci-dessus, 4 et 7 pays membres de l’Afrique de l’Ouest ont ratifié respectivement la Convention sur l’eau et la Convention sur les cours d’eau. Si neuf pays ont ratifié l’une ou l’autre ou les deux conventions, sept pays n’ont ratifié aucune de ces conventions. Il y a encore du travail d’information, de sensibilisation et de plaidoyer à mener en faveur de ces conventions en Afrique de l’Ouest et en Afrique en général.
1 . Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et les lacs internatio-naux (Helsinki 1992).
2. Convention de 1997 sur le droit relatif aux utilisations des cours d’eau internationaux à des fins autres que la navigation
Tableau 1. Pays de l’Afrique de l’Ouest ayant ratifié des conventions sur l’eau (situation en mai 2022)
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En ce qui concerne les ODD, le PED met l’accent sur deux aspects :
a. Les interrelations entre les différents ODD du point de l’eau et les synergies potentielles (interactions
positives et négatives) entre ODD, en utilisant une perspective Nexus (Nexus Eau-Alimentation-Energie-
Ecosystèmes). Dans la mise en œuvre de ce domaine d’intérêt, des alliances sont envisageables avec UN-
Water, FAO ou avec la Plateforme Nexus.
b. Promouvoir les ODD et les cibles qui sont directement liés à la coopération transfrontalière autour des
ressources en eau, en particulier la cible 6.5 : « Mettre en œuvre, d’ici 2030, une gestion intégrée des
ressources en eau à tous les niveaux, y compris au moyen de la coopération transfrontière selon qu’il
convient ». Les organismes responsables du suivi et du rapportage concernant les indicateurs 6.5.1 (PNE-
DHI) et 6.5.2 (UNESCO et UNECE)1 sont de potentiels partenaires clés dans la mise en œuvre des activités
de sensibilisation et dialogue envisageables en ce qui concerne les dimensions coopération transfrontalières
des ODD.
Domaines d’actions :
DA 2.1.
[National] Engager, connecter et mobiliser les parties prenantes dans des concertations sur des sujets d’intérêt prioritaire au niveau national relatifs à la gouvernance de l’eau (en
collaboration avec le MEA, le
PNES, Coordination nationale
OMVS-OMVG, etc.).
DA 2.2.
[National] Appuyer des
concertations multipartites sur la gouvernance décentralisée et
l’équité territoriale dans l’accès des à la sécurité de l’eau et à l’assainissement au niveau national. En collaboration avec le MEA, les Ministère en charge de l’Aménagement du Territoire, des collectivités locales ; l’association des maires du Sénégal ; ANAT (aménagement du Territoire) ; Haut conseil des
collectivités territoriales (HCCT)
DA 2.3.
[OMVGS-Espace CEDEAO Afrique] Mobiliser et connecter les parties prenantes pour des échanges sur les dimensions des textes fondateurs et additionnels des OBT et CER relatifs à la coopération, à la coopération interétatique et à la paix. En collaboration avec l’OMVS, OMVG, ABN, ABV, CBLT, ABM, CEDEAO/CGRE, UEMOA, CILSS.
DA 2.4.
[ G L O B A L – A f r i q u e Ouest] Mobiliser et mettre en réseau les acteurs concernés pour une meilleure connaissance des dispositions pertinentes des conventions internationales sur l’eau et autres normes i n t e r n a t i o n a l e s pertinentes et leur o p é r a t i o n n a l i s a t i o n dans les politiques aux échelles nationale, de bassins et sous-régionale. En collaboration avec : Etats d’AO (Ministères en charge de l’eau ; parlements ; UNECE,
WWF, organisations de bassin, CEDEAO/CGRE).
DA 2.5.
[ G l o b a l – A f r i q u e de l’Ouest] Utiliser l’opportunité du reportage sur les indicateurs 6.5.1 et 6.5.2 des ODD pou mettre en relation et développer les échanges entre parties prenantes concernées en vue de renforcer la coopération t r a n s f r o n a l i è r e . P a r t e n a r i a t s envisageables avec les organisations responsables du suivi des indicateurs
susmentionnés (DHI,
UNESCO & UNECE,
AMCOW).
DA 2.6.
Utiliser le rôle de nœud Afrique de l’Ouest de l’Observatoire Eau et Paix pour mobiliser et mettre en réseau les expertises requises aux niveaux national, de bassin et sous régional sur les thématiques retenues. Partenaires stratégiques : GWH ;
autres nœuds régionaux
de l’Observatoire Eau et
Paix.
DA 2.7.
Aider à mettre en place une communauté de pratique sur l’hydro- diplomatie en Afrique, en commençant par l’Afrique francophone. Ce groupe pourrait-être coanimé par l’École Doctorale « Eau, Qualité et Usages de l’Eau », le Geneva Water Hub (Université
de Genève) et le Centre
d’études diplomatiques et
stratégiques de Dakar.
1. L’indicateur 6.5.1 porte sur le « Degré de mise en œuvre de la gestion intégrée des ressourcesen eau (mesuré de 0 à 100) »; et l’indicateur 6.5.2 est relative à la « Proportion de la superficie desbassins transfrontaliers disposant d’un arrangement opérationnel pour la coopération autour de l’eau »